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LA VIE RURALE.

— Père, lui répondit le fortuné Cyrille,
Vos cinq figuiers sont beaux, votre arpent est fertile,
Votre vache a le flanc lustré comme un émail ;
Elle est féconde en lait, vigoureuse au travail.
Gardez les cinq figuiers, gardez l’arpent de terre,
Gardez la vache aussi ; je suis propriétaire.
J’ai d’ailleurs mes deux mains, elles travailleront.
Ce n’est pas une dot que je veux, c’est Clairon ! »
Puis il balbutia cette courte formule :
« Pour promener Clairon, j’accepterai la mule. »
Au beau-père attendri le gendre ainsi parla.
Regardez maintenant la belle, admirez-la :
Le long des prés, dont l’herbe au soleil étincelle,
Comme elle a l’air heureux, et qu’elle est bien en selle !