Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/169

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me lançait. Voulez-vous toujours oublier que je suis dans un diocèse italien, et que j’ai dans mon portefeuille la copie d’un bref de Rezzonnico[1] contre moi ? Voulez-vous oublier que j’allais être excommunié comme le duc de Parme et vous ? Voulez-vous oublier enfin que lorsqu’on mit un bâillon à Lally, et qu’on lui eut coupé la tête pour avoir été malheureux et brutal, le roi demanda s’il s’était confessé ? Voulez-vous oublier que mon évêque savoyard, le plus fanatique et le plus fourbe des hommes, écrivit contre moi au roi, il y a un an, les plus absurdes impostures ; qu’il m’accusa d’avoir prêché dans l’église où son grand-père le maçon a travaillé ? Il est très-faux que le roi lui ait fait répondre, par M. de Saint-Florentin, qu’il ne voulait pas lui accorder la grâce qu’il demandait. Cette grâce était de me chasser du diocèse, de m’arracher aux terres que j’ai défrichées, à l’église que j’ai rebâtie, aux pauvres que je loge et que je nourris. Le roi lui fit écrire qu’il me ferait ordonner de me conformer à ses sages avis ; c’est ainsi que cette lettre fut conçue. L’évêque-maçon a eu l’indiscrétion inconcevable de faire imprimer la lettre de M. de Saint-Florentin. Ce polisson de Savoyard a été autrefois porte-Dieu à Paris, et repris de justice pour les billets de confession. Il s’est joint avec un misérable ex-jésuite, nommé Nonotte, excrément Franc-Comtois, pour obtenir ce bref dont je vous

  1. Le pape Clément XIII.