Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/188

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dans les Cordillères… Ce que nous appelons notre globe tend sans cesse à ne former qu’un mince et vaste plan. Peut-être qu’avant d’avoir pris cette forme, il ira se précipiter dans l’océan de feux qui l’éclaire, à la suite de Mercure, de Mars et de Vénus. Qui sait si Mercure sera la première proie qu’il aura dévorée ? Que diront nos neveux, lorsqu’ils verront la planète Mercure se perdre dans ce gouffre enflammé ? Pourront-ils s’empêcher d’y prévoir leur sort à venir ? Si, au milieu de leur terreur, ils ont le courage d’agrandir leurs idées, ils prononceront que toutes les parties du grand tout s’efforceront à s’approcher, et qu’il est un instant où il n’y aura qu’une masse générale et commune… »

En revenant à Paris, Diderot passa par Isles, où se trouvaient les dames Voland. Il n’y fit qu’un très-court séjour et rentra dans sa famille vers le commencement d’octobre 1770. « Ma femme, écrit-il à Sophie, était en bonne santé ; ma fille avait été malade, mais très-malade : elle l’était encore ; elle va mieux… J’ai été à la Briche, où Grimm et madame d’Épinay se sont réfugiés contre les maçons qui démolissent le pignon sur la rue de la maison qu’habite ou qu’habitait madame d’Épinay, rue Sainte-Anne. » Quelques jours après, il allait au Grand-Val, ou il emportait « une besogne immense, » et où il en trouvait autant. Installé au Grand-Val, il écrivait à Sophie, le 2 novembre : « Nous recevons de temps en temps des transfuges de Paris : l’abbé Morellet nous est venu. Oh ! le