Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/191

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l’influence que ce livre a eue dans la suite, et les critiques ardentes auxquelles il a donné lieu depuis, exigent que nous nous y arrêtions d’une manière spéciale.

La préface du Système de la Nature indique tout d’abord les vues de l’auteur, son point de départ, et son but : « L’homme, dit d’Holbach, n’est malheureux que parce qu’il méconnaît la Nature. Son esprit est tellement infecté de préjugés, qu’on le croirait pour toujours condamné à l’erreur..... C’est à l’erreur que sont dues les chaînes accablantes que les tyrans et les prêtres forgent partout aux nations. C’est à l’erreur qu’est dû l’esclavage où, presque en tout pays, sont tombés les peuples que la nature destinait à travailler librement à leur bonheur. C’est à l’erreur que sont dues ces terreurs religieuses qui font partout sécher les hommes dans la crainte, ou s’égorger pour des chimères. C’est à l’erreur que sont dues ces haines invétérées, ces persécutions barbares, ces massacres continuels, ces tragédies révoltantes, dont, sous prétexte des intérêts du ciel, la terre est devenue tant de fois le théâtre. Enfin, c’est aux erreurs consacrées par la religion, que sont dues l’ignorance et l’incertitude où l’homme est de ses devoirs les plus évidents, de ses droits les plus clairs, des vérités les mieux démontrées : il n’est presque en tout climat qu’un captif dégradé, dépourvu de grandeur d’âme, de raison, de vertu, à qui des geôliers inhumains ne permettent jamais de voir le jour.

» Tâchons donc d’écarter les nuages qui empê-