Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/192

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chent l’homme de marcher d’un pas sûr dans le sentier de la vie, inspirons-lui du courage et du respect pour sa raison ; qu’il apprenne à connaître son essence et ses droits légitimes ; qu’il consulte l’expérience, et non une imagination égarée par l’autorité ; qu’il renonce aux préjugés de son enfance ; qu’il fonde la morale sur sa nature, sur ses besoins, sur les avantages réels que la société lui procure ; qu’il ose s’aimer lui-même ; qu’il travaille à son propre bonheur, en faisant celui des autres ; en un mot, qu’il soit raisonnable et vertueux, pour être heureux ici-bas, et qu’il ne s’occupe plus de rêveries, ou dangereuses, ou inutiles ; qu’il se persuade, enfin, qu’il est très-important aux habitants de ce monde d’être justes, bienfaisants, pacifiques, et que rien n’est plus indifférent que leur façon de penser sur des objets inaccessibles à la raison. »

Ainsi, le principal objet de cet ouvrage est de ramener l’homme à la Nature… On le voit, le Système de d’Holbach est encore fondé sur les mêmes idées que nous avons vues formulées dans la plupart des écrits du temps : c’est toujours la glorification de la Nature. On trouve encore, dans le livre de d’Holbach, la même erreur que nous avons constatée dans le Rêve de d’Alembert, quant à la manière d’envisager les phénomènes physiques, chimiques et physiologiques. Aux yeux du baron et de Diderot la matière et le mouvement expliquent tout ; il n’y a, pour eux, aucune autre différence entre la vie et la mort que l’absence de mouvement. C’est bien là le matérialisme dans toute sa simplicité.