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tous ses descendans, doivent participer à son apanage.

Mais chez un Peuple libre, chez un Peuple régi par un gouvernement légal et constitutionnel, chez un Peuple que le Souverain estime et consulte, le pouvoir suprême n’a plus le même caractère ; l’idée qui le représente, dans l’âme de ses sujets, n’est plus un dogme commandé, mais une maxime nationale, rendue sacrée par le besoin de la patrie, et le consentement de tous.

Il suit de là que, dans les Monarchies constitutionnelles, il faut, entre le Roi et les sujets, un lien particulier qui n’est pas nécessaire dans les Monarchies absolues ; ce lien est la confiance. Si ce lien se dissout, la Monarchie est aussitôt sur le bord d’un abîme ; des tempêtes vont l’y précipiter.

Or, sur quoi repose la confiance entre les hommes ? sur la communauté d’affections, d’intérêts et de pensées. Le Roi de France possède la confiance nationale,