Page:Azaïs - Jugement philosophique sur J.J. Rousseau et sur Voltaire.djvu/33

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liste, d’un poëte, il ne pourra jamais attacher éternellement l’intérêt des hommes à un ordre de pensées que la vérité ne soutient pas.

Rien n’est fort que le vrai, le vrai seul est durable.

Si la poésie des anciens a traversé les siècles, et doit à jamais les traverser encore, c’est que la mythologie qui en est le fondement, n’est point une erreur, mais une allégorie ingénieuse servant de voile à la vérité.

Presque toutes les idées, les opinions, les institutions, les mœurs, attaquées ou défendues par J.-J. Rousseau sont du genre que l’on pourrait nommer transitoire. Amenées par des circonstances particulières sur le théâtre des sociétés humaines, elles n’étaient pas destinées à se perpétuer, ni même à se reproduire. Ainsi, lorsque ces institutions, ces opinions, ces idées, ces mœurs, n’auront plus d’existence que dans le souvenir des hommes éclairés, presque tous les ouvrages de J.-J. Rousseau n’auront pas d’autre existence.

Un seul livre de cet homme célèbre se transmettra d’âge en âge, et aura toujours des lecteurs ; c’est celui où il s’est peint lui-même avec tant de naïveté, de candeur, avec un style si enchanteur et si simple. L’homme, tel qu’il