Page:Azaïs - Jugement philosophique sur J.J. Rousseau et sur Voltaire.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

point, si les mêmes temps et les mêmes circonstances revenaient aujourd’hui, on verrait la tyrannie du fanatisme violemment attaquée, et une révolution philosophique ardemment invoquée par ceux qui accusent aujourd’hui la philosophie, et qui se plaignent de ce que tous les hommes qui ont des opinions philosophiques ne sont point des sages, sans se rappeler que tous les hommes qui ont eu des opinions antiphilosophiques n’étaient point des sages non plus.

Si, vers le milieu du dix-huitième siècle, les parlemens, fortifiés par les philosophes, ne s’y étaient opposés, l’institution de billets de confession serait devenue, entre les mains des Jésuites, une inquisition générale, c’est-à-dire, un tribunal à la fois atroce, avilissant et absurde, versant tous les malheurs au nom de Dieu, comme les tribunaux révolutionnaires ont versé tous les malheurs au nom de la liberté.

Et c’était le gouvernement qui soutenait l’inquisition et les Jésuites ! et c’étaient les parlemens qui soutenaient la cause de la raison et de la tranquillité publiques ! et l’on s’étonne des coups terribles qui ont frappé le gouvernement, des maux affreux qui ont accablé la