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À PROPOS DE MOT « HABITANT »

Au commencement ils vivent de leurs grains, de leurs légumes et de leur chasse qui est abondante en hiver. Et pour le vêtement et les autres ustensiles de la maison, ils font des planches pour cou­vrir les maisons et débitent du bois de charpente qu’ils vendent très cher. Ayant ainsi le nécessaire ils commencent à faire trafic, et de la sorte ils s’avancent peu à peu. »

Quel contraste entre l’habitant de la Nouvelle-France et le paysan de l’ancienne ! Ici point d’impôts royaux, point de redevances seigneuriales, onéreuses, la propriété du sol et la jouissance du fruit de ses labeurs. Là, au contraire, les im­pôts dûs au roi, les redevances aux seigneurs, les corvées, l’odieux droit de chasse qui permettait au seigneur de dé­vaster sa récolte. Sur la position du paysan français au 17me et 18me siècle, je vous engage à lire l’affreux tableau qu’en fait