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PROCÈS


FAIT


À M. P.-J. DE BÉRANGER




Jamais, de mémoire d’habitué, l’audience d’un tribunal n’a présenté d’affluence aussi extraordinaire d’amateurs. Quelques délais dans la transmission des ordres nécessaires pour obtenir un renfort de gendarmerie avaient rendu le service extérieur très-pénible : aussi, dès huit heures du matin, les issues les plus secrètes, ordinairement réservées aux porteurs de billets, étaient obstruées par la foule plus sûrement encore qu’elles n’étaient fermées par les verrous. Un petit nombre d’élus pénétrait avec peine dans la salle qui s’est remplie successivement de personnes de la plus grande distinction : M. le duc de Broglie, M. le baron de Staël, MM. Gevaudan, Bérard, maître des requêtes, M. Dupont (de l’Eure), député ; et plusieurs magistrats, parmi lesquels on remarque MM. de Vatimesnil, de Broë, Blondel d’Aubers, Girod (de l’Ain), Mars, etc., occupaient des places réservées ; les dames et les avocats en robes arrivaient successivement dans la grande en-