Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/180

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vaient les baïonnettes au bout des fusils ; monsieur le président s’en aperçoit, et donne, à haute voix, l’ordre que les baïonnettes soient retirées. Chacun applaudit à cette mesure de prudence et en même temps de respect pour la liberté des délibérations du jury.

Beaucoup d’avocats sont obligés de s’asseoir sur le parquet, à quelque distance du banc des jurés (Ils y sont restés jusqu’à la fin de l’audience). D’autres avocats sont debout près du poêle. Le public qui est derrière crie : Les avocats assis.

Monsieur le président : Huissier, huissier.

Un huissier : Monsieur le président ?

Monsieur le président : Je voudrais d’abord que vous vinssiez près de moi, j’ai à vous parler.

L’huissier : Je voudrais pouvoir vous obéir, monsieur le président, mais je ne puis passer ; tout est obstrué.

Monsieur le président : Invitez messieurs les avocats qui sont debout à ôter leurs toques pour moins gêner les personnes qui sont derrière.

Messieurs les avocats se conforment à cette invitation.

Monsieur le président : « Nous aimons à penser qu’il n’est pas besoin de prévenir l’auditoire que la loi commande le silence et le respect. Nous sommes persuadé que chacun se conformera à la loi, et que nous ne serons pas mis dans la nécessité d’user du droit qu’elle nous donne de faire évacuer la salle et de juger la cause à huis clos. »

Après la prestation du serment des jurés, et M. de Béranger ayant décliné ses nom, prénoms, et sa profession d’ex-employé à la Commission d’instruction publique, le greffier donne lecture de l’arrêt de mise en prévention qui contient le texte de toutes les