Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/179

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n’aurait su où placer l’accusé et ses gardes, et les huissiers n’ont pu, malgré tous leurs efforts, faire entrer dans l’audience un témoin arrivé de Pontoise pour cette affaire.

Jusqu’à ce moment, on avait respecté l’étroite enceinte réservée au public journalier qui préfère ordinairement les grands procès de vol et d’assassinat, mais qui n’avait pas montré moins d’empressement, et faisait queue depuis sept heures. Cependant les peines prises par cette partie des curieux ont été inutiles. Les personnes porteuses de billets qui n’avaient pas trouvé place sur les banquettes, ont reflué au fond de l’auditoire, et l’on n’a pu ouvrir les grilles extérieures.

Les jurés ne sont arrivés à la chambre du conseil qu’en faisant un long circuit, et en passant par l’escalier de la chambre correctionnelle. Vers onze heures, le tirage du jury et les récusations respectives du ministère public et du prévenu étant terminés, la cour a été introduite. Elle est composée de MM. Larrieux, président, Cottu, Baron, Sylvestre de Chanteloup père, et d’Haranguier de Quincerot.

Monsieur le président dit que l’audience sera ouverte lorsqu’il régnera un ordre parfait digne de la majesté de la justice. Il donne l’ordre à toutes les personnes qui entourent le banc des jurés de s’en éloigner ; cet ordre s’exécute lentement. Monsieur le président renouvelle l’ordre et ajoute : Il est désagréable que ce soient des membres du barreau qui s’exposent à recevoir de pareilles leçons.

Monsieur le président ordonne qu’un gendarme soit placé auprès de messieurs les jurés, afin que leur attention ne soit distraite par personne.

Les gendarmes et autres militaires, chargés de maintenir l’ordre à l’extrémité de la salle, conser-