Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelques parties de la France . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Je ne veux pas mettre sûrement la justice sur la même ligne que la religion. Cependant on doit convenir qu’elle est chère aussi aux citoyens ! et qu’elle a une grande part à leur vénération. J’en dirai presque autant de la médecine ; elle a sans doute, comme la religion, ses incrédules ; pendant longtemps elle a eu comme elle ses moqueries : toutefois elle est également un objet de respect, souvent de superstition.

« Qu’on suppose actuellement que, par un mouvement ardent d’humanité, les juges à l’effet de prévenir les différends, les médecins à l’effet de prévenir les maladies, frappent, de je ne sais quelle manière, les citoyens de terreur, pour les amener à venir, bon gré mal gré, recevoir leurs ordonnances ou leurs arrêts ; ce sera certainement un singulier spectacle que celui de cette foule de médecins et de magistrats se trémoussant de toute leur force à l’effet de tout purger et de tout juger. Dans quelques cas, il me paraît probable que la peur de sa ruine, celle de la fièvre ou de la mort subite, parviendront à obtenir une soumission entière ; dans d’autres, il pourra arriver que des citoyens aient de l’humeur, c’est tout simple. Quand je vois une multitude de prêtres se mettre de même en campagne, à l’effet, bon gré mal gré, de confesser tout un pays, je m’attends aux mêmes impressions et aux mêmes effets. On répond alors : Que faire ? Il me semble que la règle est tracée. Dans la situation actuelle des choses, le médecin veut bien attendre qu’on l’appelle, le magistrat nous attend de même à son tribunal ; que le prêtre veuille bien nous attendre de même, soit dans ses