Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/235

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temples, soit au tribunal de la pénitence. Si nous voulons demeurer libres dans la disposition de nos affaires, ainsi que dans celle de notre santé, nous le voulons encore plus dans la disposition de notre conscience.

« Le gouvernement ne paraît pas partager tout à fait ces vues ; il paraît croire que la morale dans un état est une chose qui se fait et qui se fait par le prêtre, et que la révolution ayant tout à fait détruit la morale dans l’état, il faut augmenter l’action du prêtre. J’ai peur qu’il ne se trompe, et que le gouvernement et le prêtre ne se détournent ainsi de leur voie. »


« Des Missionnaires passons aux Capucins.

« On a mal parlé des capucins ! C’est une impiété ! un sacrilège inouï ! vous a dit monsieur l’avocat-général. Eh ! mon Dieu, si l’on avait profané le lieu saint, si l’on avait outragé le dogme même, quelles autres qualifications eût-on employées ? — Que, dans l’élan d’un beau zèle et avec le talent qui le distingue, le ministère public ait cru devoir faire l’éloge de ces ex-religieux, soit : je ne prétends pas en faire la satire. Mais qu’est-ce aujourd’hui que des capucins ? Supprimés par une loi, ont-ils été rétablis par une autre ? — Non pas, que je sache. Ils auront reparu de fait, je le veux ; de fait quelques individus en auront repris l’ancien costume, de fait on aura pu le trouver extraordinaire, en rire et les plaisanter ; c’est fort mal sans doute ; je le répète, je n’approuve point ces attaques ; mais railler des hommes habillés en capucins, est-ce outrager la morale religieuse, dans le sens de la loi du 17 mai 1819 ? — Encore une fois non.

« Mais il y a dans la chanson un couplet qui peut