Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/245

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sait point la majesté royale disait. « Qu’est-ce qu’un trône ? Quatre planches de sapin recouvertes de velours et garnies de clous dorés. »


« Le front huilé serait une allusion au sacre, et ne pourrait s’appliquer au roi qui n’a point encore été sacré.


« Disent que j’ai béni leurs droits. Allégation de la question politique dite du droit divin ; question longtemps débattue et que nous n’avons point à résoudre ici.


« Par ma grâce : c’est là, dit-on, une satire de la formule qui précède tous les actes de nos rois. — La réponse est simple. Critiquer la formule des actes du gouvernement n’est point offenser la personne du roi. Et même autrefois, où le roi n’était pas aussi nettement qu’aujourd’hui distingué de son gouvernement, voici un couplet qui prouve qu’on pouvait sans crime transporter cette formule dans une parodie :


Louis, par ta grâce de Dieu,
À tous les Français en tout lieu,
Savoir faisons par ces présentes,
Que nous nommons lettres-patentes,
Que notre âme le sieur Turgot,
Va raisonner tout comme un sot.


« M. Turgot ne s’en est point ému, et le couplet, loin de nuire à la réputation du ministre, est resté pour attester sa tolérance et sa générosité.

« La seconde chanson où l’on veut voir une offense à la personne du roi est celle qui a pour titre l’Enrhumé. Le sixième couplet est ainsi conçu :


Mais la charte encor nous défend,
Du roi c’est l’éternel enfant ;