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LE JUIF ERRANT


Air du Chasseur rouge d’Amédée De Beauplan (Air noté )


Chrétien, au voyageur souffrant
Tends un verre d’eau sur ta porte.
Je suis, je suis le Juif errant,
Qu’un tourbillon toujours emporte. (bis.)
Sans vieillir, accablé de jours,
La fin du monde est mon seul rêve.
Chaque soir j’espère toujours ;
Mais toujours le soleil se lève.

                Toujours, toujours, (bis.)
Tourne la terre où moi je cours,

bis.

Toujours, toujours, toujours, toujours.

Depuis dix-huit siècles, hélas !
Sur la cendre grecque et romaine,
Sur les débris de mille états,
L’affreux tourbillon me promène.
J’ai vu sans fruit germer le bien,
Vu des calamités fécondés ;
Et pour survivre au monde ancien,
Des flots j’ai vu sortir deux mondes.
                Toujours, toujours,
Tourne la terre où moi je cours,
Toujours, toujours, toujours, toujours