Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/270

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couplet que nous venons d’indiquer en dernier lieu, on lit ce qui suit ;


« Mais la charte encor nous défend :
« Du roi c’est l’immortel enfant ;
        « Il l’aime, on le présume ; »


que ce dernier vers, si injurieux par lui-même pour la personne du roi, le devient encore davantage lorsqu’on remarque qu’avec une affectation qui décèle entièrement la coupable pensée de l’auteur, il ne met que des points pour remplir les deux vers qui suivent, dans l’intention évidente et marquée d’arrêter l’attention du lecteur sur ce vers :


« Il l’aime, on le présume ; »


Qu’enfin, la chanson intitulée le Vieux Drapeau a eu pour objet d’agir sur l’esprit des soldats ; qu’elle est d’autant plus coupable que sa première publication a coïncidé avec les derniers troubles ; qu’à cette époque on a cherché à la répandre particulièrement parmi les troupes, et qu’il ne fut pas alors exercé de poursuites judiciaires, parce qu’aucun indice ne faisait connaître ni l’auteur ni l’imprimeur ;

Qu’elle a tout le caractère d’une provocation au port public d’un signe extérieur de ralliement non autorisé par le roi ;

Provocation qui, toutefois, n’aurait été suivie d’aucun effet ; caractère de provocation qui se retrouve particulièrement dans le quatrième et le cinquième couplet, tome ii, pages 211 et 212 ;

Attendu, en résumé, que le sieur de Béranger se trouve ainsi suffisamment inculpé :

1° D’outrage aux bonnes mœurs ;

2° D’outrage à la morale religieuse ;