Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/336

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Tout compté, je ne vous dois rien,
Bon ange, adieu ; portez-vous bien.


« Je vous le demande, messieurs, y a-t-il attentat contre la religion ? y a-t-il là attentat contre la morale publique ? L’avocat du roi n’est pas fixé lui-même sur la nature de la prévention. Il a semblé blessé de cette expression, vieux linge. C’est qu’il ne l’a pas comprise, car le vieux linge ne sert jamais dans l’extrême-onction ; c’est du drap mortuaire qu’a voulu parler l’auteur.

« J’ai du reste, messieurs, étudié mon catéchisme ; j’ai voulu voir quelle était la définition de l’extrême-onction : j’ai vu que c’était un sacrement particulier et spécial à l’église catholique, à son culte ; j’ai vu que l’extrême-onction est un sacrement qui a pour objet de faire disparaître les plaies de l’âme et de rendre la santé au corps quand cela est expédient à Dieu.

« Y a-t-il rien dans le passage incriminé qui fasse allusion à ce sacrement ? Je le demande encore, de pareilles accusations sont-elles croyables dans un moment où nos institutions admettent la discussion libre de la question agitée dans l’ouvrage de M. Salvador, qui a trouvé du reste un fort et vigoureux réfutateur ?


« J’arrive maintenant au couplet où l’auteur parle de la courte-paille. Le ministère public a vu dans ces vers un doute élevé sur l’immortalité de l’âme. Quelle singulière erreur ! Celui-là a-t-il jamais douté d’une vie meilleure et de l’immortalité de lame, qui a composé le Dieu des bonnes gens, la Vieille et mon Âme ? »

Me Barthe rappelle le passage suivant de Rousseau :