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À
M. DE CHATEAUBRIAND


SEPTEMBRE 1831


Air d’Octavie (Air noté )


Chateaubriand, pourquoi fuir ta patrie,
Fuir son amour, notre encens et nos soins ?
N’entends-tu pas la France qui s’écrie :
Mon beau ciel pleure une étoile de moins ?

Où donc est-il ? se dit la tendre mère.
Battu des vents que Dieu seul fait changer,
Pauvre aujourd’hui comme le vieil Homère,
Il frappe, hélas ! au seuil de l’étranger.

Proscrit jadis, la naissante Amérique
Nous le rendit après nos longs discords,
Riche de gloire, et, Colomb poétique,
D’un nouveau monde étalant les trésors.

Le pèlerin de Grèce et d’Ionie,
Chantant plus tard le cirque et l’Alhambra,
Nous revit tous dévots à son génie,
Devant le Dieu que sa voix célébra.