Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/68

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Autre présage au chant III (vers 377). On est sur la plage de Pylos, où Télémaque vient d’arriver, conduit par Athéna-Mentor. Tout le jour, il a pris part avec elle au sacrifice et au repas que les confédérés pyliens offraient en l’honneur de leur dieu Posidon. Mais le soir est venu : laissant le jeune Télémaque aux soins du bon vieux roi Nestor, Athéna disparaît, changée en un oiseau.

Étonné d’avoir vu de ses yeux le prodige, Nestor avait saisi la main de Télémaque et lui disait tout droit : « J’ai confiance, ami ! tu seras brave et fort, puisque, si jeune encor, les dieux à tes côtés, viennent pour te conduire. De tous les habitants des manoirs de l’Olympe, celui-ci n’est vraiment que la fille de Zeus, la déesse de gloire, cette Tritogénie… »

Il semble inutile d’insister sur le parallélisme complet de ces trois épisodes. Dans les discours de Nestor et d’Hélène, ces celui-ci sont aussi peu compréhensibles que dans le discours d’Eurymaque, si l’on ne rétablit pas le geste par lequel Hélène et Nestor montrent la région du ciel où le présage vient de s’enfuir.

Dans une traduction des Poésies homériques, on pourrait donc soit en marge, soit en italiques dans le texte, donner les mêmes indications de gestes que, dès l’antiquité, les éditeurs des Tragiques et surtout des Comiques donnaient