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WOZZECK

LE CORPS DE GARDE
WOZZECK. ANDRÈS.

Andrès (chante)

Madame l’hôtesse a une brave servante :
Elle s’assied au jardin jour et nuit,
Elle s’assied dans son jardin —

Wozzeck. — Andrès !

Andrès. — Eh bien !

Wozzeck. — Sais-tu où l’on danse ?… Beau temps !

Andrès. — Temps de dimanche ! Musique devant la ville. Les femmes y sont allées… Danse… les garçons fument, il faut voir !

Wozzeck (inquiet). — Danse, Andrès, on danse !

Andrès. — A l’auberge du Poulain et à l’Etoile.

Wozzeck. — Où crois-tu qu’ils dansent — je veux voir où ils dansent !

Andrès. — Peu m’importe. (Il chante) :

Elle s’assied dans son jardin
Jusqu’à ce que la petite cloche sonne douze heures,
Et elle attend les soldats.

Wozzeck. — Andrès, je n’ai pas de repos.

Andrès. — Hou !

Wozzeck. — Il faut que je sorte. Tout tourne devant mes yeux. Danse ! Elle aura chaud ! Damnation ! — Adieu !

Andrès. — Que veux-tu ?

Wozzeck. — Il faut que je sorte, que je voie.

Andrès. — A cause de cette créature !

Wozzeck. — Sortons, sortons !