Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/121

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aboutissent ; c’est là tout ce qu’elles enfantent. De plus, si de telles sciences n’étoient absolument mortes, eût-il été possible qu’elles restassent ainsi durant plusieurs siècles comme clouées presque à la même place, et qu’elles ne présentassent aucun accroissement digne du genre humain ; et cela au point que non-seulement l’assertion demeure assertion, mais même que la question demeure question ; que toutes ces disputes, au lieu de résoudre les difficultés, ne font que les nourrir et les fixer, et que le tableau de la succession et de la tradition des sciences ne représente que les personnages d’un maître et d’un disciple ; au lieu de celui d’un inventeur et d’un homme qui ajoute quelque chose de notable aux découvertes de son prédécesseur. Cependant nous voyons que le contraire a lieu dans les arts méchaniques, lesquels, comme s’ils étoient pénétrés d’un certain esprit vivifiant, croissent et se perfectionnent de jour en jour ; assez grossiers et presque onéreux, presque informes