Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/169

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pour elles-mêmes qu’on les a cherchées, mais qu’elles sont relativement aux choses et aux œuvres, ce que les lettres de l’alphabet sont par rapport aux discours et aux mots ; lettres qui par elles-mêmes sont inutiles, et qui sont pourtant les élémens de tout discours.

Or, dans le choix des narrations, nous croyons avoir mieux servi les hommes que ceux qui jusqu’ici se sont occupés de l’histoire naturelle ; car nous n’y faisons rien entrer dont nous n’ayons été nous-mêmes témoins oculaires, ou du moins que nous n’ayons bien examiné, et nous ne recevons rien qu’avec une sévérité qui ne se dément jamais ; ensorte que nous ne rapportons rien qui tienne du merveilleux, aucun fait exagéré, et toutes nos relations sont dépouillées de faste, purgées de vanité, et parfaitement pures. Il y a plus, nous notons et proscrivons nommément tous ces mensonges reçus et si vantés, qui, par une négligence très étonnante, ont eu cours durant tant de siècles, et se sont invétérés ; afin qu’ils