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PRÉFACE

peu de disciples, et je serai d’abord froidement accueilli, sur-tout par les savans, dont je dévoilerai les erreurs, et que je forcerai, pour ainsi dire, à se remettre à l’a b c[1]. Parlant à un roi théologien et dévot, devant des prêtres tyranniques et soupçonneux, je ne pourrai manifester entièrement mes opinions ; elles heurteroient trop directement les préjugés dominans : obligé souvent de m’envelopper dans des expressions générales, vagues et même obscures, je ne serai pas d’abord entendu ; mais j’aurai soin de poser les principes dont ces vérités que je n’oserai dire, sont les conséquences éloignées, et tôt ou tard ces conséquences seront tirées. Par exemple, je n’exposerai pas ouvertement les droits de l’homme, ni les moyens violens ou perfides qui ont été successivement employés pour effacer jusqu’au souvenir de l’égalité primitive, asservir les nations, et perpétuer

  1. Ce mot est le titre d’un petit ouvrage, qui fait partie de ses œuvres.