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DES SCIENCES, L. II. CH. XIII.

Pan, ce sont les ames ; car les délices du monde sont comme les délices des êtres vivans. C’est avec raison qu’on le regarde comme leur chef ; vu que, dansant, pour ainsi dire, autour de lui, chacune comme à la manière de son pays, et avec une variété infinie, elles se maintiennent ainsi dans un mouvement perpétuel. C’est aussi avec beaucoup de sagacité que certain auteur moderne a réduit au mouvement toutes les facultés de l’ame, et a relevé la précipitation et le dédain de quelques anciens, qui, envisageant et contemplant, d’un œil trop fixe, la mémoire, l’imagination et la raison, ont oublié la force cogitative qui joue le principal rôle. Car se souvenir et même n’avoir qu’une simple réminiscence, c’est penser ; imaginer, c’est également penser ; et raisonner, c’est encore penser. Enfin l’ame, soit qu’on la suppose avertie par les sens, ou abandonnée à elle-même, soit qu’on la considère dans les fonctions de l’entendement, ou dans celles des affections et de la volonté,