Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/442

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à part. Or, il est deux différences principales entre les esprits mortuels et les esprits vitaux : l’une est que les esprits du premier genre ne forment point un tout continu, mais un tout dont les parties sont environnées et séparées les unes des autres, par les parties grossières et tangibles qui rompent fréquemment leur continuité. En un mot, les parties de cet esprit se trouvent disséminées entre ces parties tangibles, à peu près comme celles de l’air le sont dans la neige, ou dans une liqueur écumeuse ; au lieu que l’esprit vital ne forme qu’un seul tout, dont les parties mêmes, en se distribuant dans certains canaux où il se porte sans cesse par des mouvemens tantôt progressifs et tantôt rétrogrades, ne laissent entr’elles aucun vuide, et demeurent toujours parfaitement contiguës. Ce dernier genre d’esprit se subdivise en deux espèces ; savoir : un esprit simplement rameux (branchu) et coulant dans des canaux extrêmement étroits, qui ne forment, pour ainsi dire, que des lignes très déliées : l’autre a