Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/374

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presseront de satisfaire vos moindres désirs. » Nous le remerciâmes d’un ton très affectueux et avec le respect que nous inspiroient de si généreux procédés. La bonté divine, nous disions-nous, se manifeste dans cette heureuse contrée. Nous nous hazardâmes aussi à lui offrir une vingtaine de pièces d’or ; mais il nous répondit : non, je vous remercie ; il ne seroit pas juste que je fusse payé deux fois ; et alors il nous quitta. Aussi-tôt on nous servit le dîner, composé de mets tous excellens dans leur espèce, et tels qu’on n’en voit point de semblables en Europe, dans les maisons régulières et les plus richement dotées.

Nous eûmes aussi trois sortes de boissons, savoir : du vin proprement dit, une liqueur extraite de quelque grain et analogue à la bière, mais plus limpide ; enfin, une sorte de cidre fait avec un fruit particulier à ce pays ; toutes liqueurs aussi agréables que rafraîchissantes. On nous apporta encore une grande quantité de ces oranges rougeâtres dont nous avons