Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/386

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pas une pyramide, mais une vraie colonne, de forme cylindrique, qui, ayant pour base la surface des eaux, s’élevoit dans les airs à une hauteur prodigieuse ; elle étoit surmontée d’une croix lumineuse aussi, mais dont la lumière étoit beaucoup plus éclatante que celle de cette colonne. À ce spectacle si extraordinaire, tous les habitans accoururent sur le rivage. Après l’avoir admiré en silence, pendant quelque temps, ils se jetèrent dans des bateaux pour venir le considérer de plus près. Mais, lorsque ces bateaux en furent à trois ou quatre toises, ceux qui les montoient se sentirent tout à coup arrêtés, et il leur fut impossible d’avancer d’un pied de plus. Ils pouvoient, à la vérité, faire le tour, mais aucun ne pouvoit franchir cette distance. Ils prirent donc le parti de se ranger tous autour de la colonne, en formant une sorte d’amphithéâtre, tous occupés à considérer cet étonnant spectacle qu’ils regardoient comme un