Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/415

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preuve, mes chers amis. » À cette observation du directeur, nous nous levâmes tous · et nous inclinâmes respectueusement, comme nous le devions. Il continua ainsi : « Ce prince, dis-je, qui vouloit concilier les droits de l’humanité avec les précautions de la politique, pensa que ce seroit déroger aux loix de la première, que de retenir les étrangers malgré eux, et pécher contre les règles de la dernière, que de souffrir que ces étrangers, après avoir observé de fort près l’état de cet empire, allassent le découvrir aux autres nations, statua, en conséquence, que tous ceux d’entre les étrangers, auxquels on auroit permis de descendre à terre, resteroient maîtres de quitter cette île, au moment où ils le voudroient ; mais que ceux qui témoigneroient un désir formel de s’y établir, y recevroient un traitement fort avantageux, et qu’on pourvoiroit à leur subsistance pour leur vie entière : en quoi notre législateur eut des vues si étendues et si justes, que depuis l’époque où cette loi si sage fut établie,