Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/416

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on n’a jamais vu un seul vaisseau retourner dans son pays ; mais tout au plus, treize individus en différens temps, qui ont pris ce parti, et auxquels on a donné pour cela des batimens du pays même. J’ignore ce que ce petit nombre d’individus, qui ont voulu retourner dans leur patrie, ont pu y rapporter à notre sujet ; mais on peut présumer que toutes leurs relations auront été regardées comme autant de rêves. Quant aux voyages que nous aurions pu faire dans les autres contrées, notre législateur a jugé nécessaire d’y mettre les plus grandes restrictions ; précautions qu’on n’a pas prises à la Chine ; car les vaisseaux chinois vont par tout où ils veulent, ou peuvent aller : ce qui prouve que cette loi, par laquelle ils interdisent aux étrangers l’entrée dans leurs ports, est une loi dictée par la crainte et la pusillanimité. Mais cette défense de notre législateur n’est pas sans exception ; et celle qu’il y a mise est vraiment digne de lui ; car elle a le double avantage de nous mettre en état