Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/75

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répercussion ; lorsqu’ils sont à peu près égaux, ils se repoussent réciproquement ; et quand l’un prévaut sensiblement sur l’autre, il le force à rétrograder : mais le plus souvent leurs forces sont très inégales. Or, toute inégalité sensible qui a lieu dans l’air, est un principe de vent[1]. Les parages où l’on voit le plus de ces conversions subites, de ces flux et reflux de vents, sont ceux où la mer s’enfonce fréquemment dans des golfes ou dans des baies, et où les côtes ont de fréquentes sinuosités.

15. Dans le voisinage des eaux qui couvrent de grands espaces, on sent toujours quelque léger souffle, sur-tout le

  1. Le vent n’est autre chose que l’air même mis en mouvement ; c’est un air mu : or les parties d’un fluide ne peuvent être toutes en repos qu’autant qu’agissant les unes sur les autres, avec des forces parfaitement égales, il règne ainsi entre elles un parfait équilibre ; dès que la plus petite inégalité a lieu dans l’air, cet équilibre est rompu ; l’air se met en mouvement, et le vent commence à s’élever.