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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

un certain pressentiment intérieur de l’âme, et sans le secours des signes.

L’artificielle est de deux espèces. L’une raisonne d’après la connoissance des causes ; l’autre, d’après la seule expérience, à laquelle elle donne aveuglément une certaine autorité : la dernière est le plus souvent superstitieuse. Telles étoient ces règles des Païens sur l’inspection des entrailles, le vol des oiseaux, etc. L’astrologie des Chaldéens fut encore plus célèbre, et n’en valoit pas mieux. Mais ces deux espèces de divinations artificielles se trouvent dispersées dans les différentes sciences. L’Astrologue a ses prédictions fondées sur l’inspection de la situation des astres. Le médecin a aussi les siennes sur les approches de la mort, sur la convalescence, sur les symptômes futurs des maladies prédictions qu’il tire de l’inspection des urines, du pouls et de l’extérieur des malades. Enfin, le politique a les siennes : ô ville vénale ! et qui périrois bientôt s’il se trouvoit un