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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

corps approché d’un autre corps, ne le change et n’est changé par lui, si cette opération n’est précédée d’une perception réciproque ? Un corps perçoit les pores dans lesquels il s’insinue, il perçoit le choc d’un autre corps auquel il cède. Lorsqu’un corps étant retenu par un autre corps, celui-ci vient à s’éloigner ; le premier, en se rétablissant, perçoit cet éloignement. Il perçoit sa solution de continuité à laquelle il résiste pendant quelque temps. Enfin, la perception se trouve par-tout[1]. la perception que l’air a du

  1. Elle se trouve par-tout pour ceux qui veulent l’y voir. C’est ici un sophisme, qui consiste à conclure de ce qu’on donne le même nom à des phénomènes très différens, qu’ils sont identiques ou semblables ; sophisme où tombent tous ces physiciens, chymistes, médecins, méchaniciens, électrisans, magnétisans, qui croient expliquer les phénomènes divers en les assimilant à ceux dont ils se sont le plus occupés, et en y appliquant les principes, ou plutôt les mots qu’ils prononcent le plus souvent. C’est toujours l’astronome qui croit voir dans la lune la souris qui est dans sa lunette.