Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/24

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être regardée comme divine quant à son objet, et comme naturelle quant à la manière dont elle est acquise. Actuellement si nous voulons marquer les vraies limites de cette science nous dirons qu’elle est destinée à réfuter l’athéisme à le convaincre de faux, à faire connoître la loi naturelle, qu’elle ne s’étend que jusques-là et qu’elle ne va point jusqu’à établir la religion. Aussi voyons-nous que Dieu ne fit jamais de miracle pour convertir un athée attendu que la lumière naturelle suffisoit à cet athée pour le conduire à la connoissance de Dieu ; mais les miracles ont eu pour but manifeste la conversion des idolâtres et des hommes superstitieux, qui, à la vérité reconnoissoient la Divinité mais qui s’abusoient par rapport au culte qui lui est dû. La seule lumière naturelle ne suffit pas pour manifester la volonté de Dieu et pour faire connoître son culte légitime car de même que les œuvres montrent bien la puissance et l’habileté de l’ouvrier, et ne montrent point son