Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dins, on trouvera certainement que l’esprit abandonné à lui-même, fait, en vertu de sa force native, des inductions beaucoup plus parfaites, que celle dont les dialecticiens nous donnent l’idée[1] ;

  1. Voici quelle est à peu près la marche inductivoque nous suivons naturellement, et guidés par la seule expérience. Lorsqu’après avoir employé un moyen sous une seule espèce de formes, et dans une seule espèce de cas, nous avons trouvé qu’il produirait toujours un certain effet nous doutons encore qu’il ait, sous toutes les formes et dans tous les cas, la faculté de le produire. Mais si, après avoir varié, autant qu’il est possible, et les formes de ce moyen, et les circonstances où nous en faisons usage, nous trouvons que, sous toutes les formes et dans toutes les circonstances il produit l’effet en question, et que cet effet n’a jamais lieu sans ce moyen : alors, considérant ce qui est commun à toutes les formes de ce moyen et à toutes les circonstances où il a été employé, nous appelons cela, la cause, ou raison, nécessaire et suffisante de l’effet proposé. Or, c’est a peu près à cela que revient la méthode exposée dans le Novum Organum, dont nous donnerons bientôt la traduction ; avec cette différence que la