Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/281

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que les images paroissent confuses[1]. Pourront-ils servir à apercevoir, dans l’urine, des molécules que, sans ce secours, on n’y eût jamais aperçues ? Pourront-ils rendre visibles, dans les diamans qui paroissent bien nets et d’une belle eau, les bulles ou les petites taches ; et faire voir, sous un volume sensible, les petits grains de cette poussière qui voltige au soleil, et qu’on objectoit si mal-à-propos à Démocrite, en prétendant que c’étoient là ses atomes et les principes des choses ? Pourroient-ils faire voir assez distinctement les parties d’une poussière quelque peu grossière, et composée de cinabre et de céruse au point qu’on distinguât ici un grain rouge, là un grain blanc ; amplifier les grandes images, comme celle du nez, de l’œil autant à proportion qu’ils amplifient les petites, comme celle d’une puce, d’un vermisseau ; faire paraître un tissu de lin,

  1. Il est impossible de posséder un microscope, et de ne pas penser de soi-même à faire ces essais.