Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/305

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qui est l’opinion de Gilbert. Cherchez aussi ce qui arrive au corps, lorsqu’il est plongé plus avant dans la profondeur de la terre ; ou lorsqu’il est placé plus

    même que cette découverte eut été faite, le plus simple raisonnement conduisait à l’opinion de Gilbert. Il n’est point dans l’univers de force infinie, pouvoit-on dire, si ce n’est peut-être la force qui meut le tout ; force qui est infinie, en ce sens qu’il n’en existe point et n’en peut exister de plus grande ; mais du moins toutes les forces partielles sont finies, limitées, par cela même qu’elles sont partielles : donc la distance à laquelle s’étend leur action, est limitée ; donc l’action de la force quelconque qui détermine les corps terrestres vers le centre, ou plutôt vers la masse de notre globe, ne s’étend que jusqu’à une certaine distance de cette planète ; donc, si à cette distance on plaçoit un corps, il ne tomberoit plus vers la terre. C’est ici un de ces cas, ou des raisonnemens même métaphysiques et éloignés, mais fondés sur un principe bien choisi, ont autant et plus de force que les raisons directes et immédiates ; cas où ils ont de plus ce qui est propre à la synthèse, la précision, et ce genre de clarté qui en résulte.