Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/333

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ganisme, répondoit à celle-ci, et qui attribuoit aux Dieux la forme humaine. Et qu’avoit besoin l’épicurien Velléïus de demander pourquoi Dieu, semblable à un Édile, s’étoit amusé à garnir le ciel d’étoiles et de lampions ? Si en effet Dieu eût voulu faire l’Édile, il eût donné aux étoiles quelque autre disposition plus belle, plus élégante et tout-à-fait semblable à ces plafonds si curieusement travaillés qu’on admire dans les palais. Mais tout au contraire, dans ce nombre infini d’étoiles, il seroit difficile d’en montrer qui, par leur arrangement, formassent une figure parfaitement quarrée, triangulaire ou rectiligne. Tant il est, pour l’harmonie, de différence entre l’esprit de l’homme et l’esprit de l’univers.

Quant aux fantômes de caverne, ils dérivent de la nature propre et particulière de l’âme et du corps de chaque individu, ainsi que de l’éducation, de l’habitude, et de toutes ces causes fortuites et accidentelles qui modifient les hom-