Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/339

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qu’il ne faut demander ni des démonstrations aux orateurs, ni du pathétique aux mathématiciens. En sorte que si l’on se méprend dans le choix de la preuve, on ne peut juger définitivement, attendu qu’il est quatre sortes de démonstrations ; savoir : par le consentement immédiat[1] et les notions[2] ou par l’induction[3],

  1. Résultant, on du sens intime qui nous avertit de notre propre état ou des sensations qu’excitent les objets extérieurs, et qui nous informent de l’état où ils sont, du moins relativement à nous.
  2. C’est-à-dire en faisant voir que ce qu’on attribue au sujet proposé (ou, en seul mot que l’attribut), est une conséquence immédiate de la notion même ou de l’idée qu’en ont les personnes auxquelles on parle ; idée qu’alors on analyse ou décompose, et résout en ses idées élémentaires.
  3. C’est-à-dire en montrant, par une énumération aussi exacte qu’il est possible, et avec les précautions qu’il indiquera dans le novum organum, que la proposition en question n’est autre chose que l’expression collective d’un grand nombre de faits connus ou faciles à connoître. C’est ce qu’on nomme aussi preuve à posteriori.