Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/351

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
345
DES SCIENCES, L. VI. CH. I.

lui-même et de ses occupations. Qui sait donc si par hazard cet ouvrage que nous donnons ici, ne seroit pas tiré de quelque vieux manuscrit, trouvé dans cette fameuse bibliothèque de Saint-Victor, dont maître François Rabelais a donné le catalogue ? Car on y trouve un livre portant pour titre : fourmilière des arts. Quant à nous, sans doute, nous n’avons fait que former un petit tas de poussière, sous lequel nous avons serré une infinité de grains des arts et des sciences afin que les fourmis pussent trotter vers cet asyle et s’y reposer quelque peu avant de se remettre à l’ouvrage. Or, c’est à la fourmi que le plus sage des rois renvoie tous les paresseux. Pour nous, nous déclarons tels tous ceux qui, contens d’user des acquisitions déjà faites ne sont point jaloux de faire, dans les sciences, de nouvelles semailles et de nouvelles moissons.

Passons donc à l’art de transmettre, d’exprimer et d’énoncer ce qu’on a déjà inventé, jugé et déposé dans sa mémoire, nous le désignerons par le nom général