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DES SCIENCES, L. VI. CH. I.

contre cette seconde malédiction dont l’effet est la confusion des langues, elle appelle à son secours la grammaire ; art qui, à la vérité, n’est pas d’une grande utilité dans les langues maternelles ; mais dont l’usage est plus étendu, quand il est question d’apprendre les langues étrangères ; et infiniment plus, lorsqu’il s’agit de ces langues qui ont cessé d’être vulgaires, et qui ne se perpétuent que dans les livres.

Nous diviserons la grammaire en deux parties, dont l’une sera littéraire ; et l’autre, philosophique. L’une n’est d’usage que pour les langues ; savoir, pour les apprendre plus vite ou les parler plus purement et plus correctement ; mais l’autre est de quelque utilité en philosophie. Nous nous rappelons à ce sujet, que César avoit composé un livre sur l’analogie. Il nous est d’abord venu dans l’idée que ce pouvoit bien être cette grammaire philosophique dont nous parlons ici. Nous soupçonnons toutefois qu’il ne s’y trouvoit rien de si profond ou de si