Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/267

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cet inconvénient de ne pouvoir compter que sur de simples probabilités, est attaché à la méthode qu’on suit ordinairement pour former les principes sur lesquels on règle sa conduite, je veux dire, à cette sorte d’induction qui procède par voie de simple énumération, ou accumulation de faits pris au hazard ; au lieu que la méthode qui va être exposée, conduit, par une route sûre, à des principes certains d’où dérivent des règles non moins certaines, absolument sans exception et suffisantes pour épargner de fréquentes méprises, et préserver d’une des plus douloureuses maladies de l’âme, de l’irrésolution ; car tel est son double but. Mais pour arriver à la certitude, il faut passer par le doute ; toute facilité est le fruit d’une difficulté vaincue ; et toute peine qu’on s’épargne actuellement, n’est que différée.

(d) On a beau vouloir imaginer les extrémités de l’univers, on n’en peut venir à bout, etc. Quelques scholastiques ont prétendu que l’univers est nécessairement fini et doit avoir des limites ; ils le prouvoient ainsi : tout corps a nécessairement une figure, une forme quelconque ; et sans limites, point de figure. Or, l’univers, pris en totalité, est un grand corps : donc, etc. donc, etc. Mais on leur faisoit cette question : si vous étiez actuellement sur la limite de l’univers, pourriez-vous étendre le bras ? et si ce bras s’étendoit, où