Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/314

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cipes de leur art, ou à la lumière de quelque théorie. Car celle qu’ils ont imaginée tend plutôt à troubler la pratique qu’à l’aider. Il n’est pas jusqu’à ceux qui étoient versés dans ce qu’on appelle la magie naturelle[1], qui n’aient inventé quelque peu ; mais toutes inventions frivoles, et tenant fort de l’imposture. Nous dirons encore à ce sujet que

  1. Il paroît que le jésuite Schott, et quelques autres physiciens des derniers siècles, qui ont mis ce nom en tête de certains traités assez curieux entendoient par magie naturelle, cette partie de la physique qui est toute composée d’effets très étonnans, soit par leur rareté, soit par la manière dont on les présente, soit enfin par l’ignorance où nous sommes des causes. Tels sont encore les phénomènes de l’électricité ; phénomènes qui paroissent tout naturels à ces physiciens, dont la cupidité les reproduit tous les jours, et y voit une cause pécuniaire très sensible, au lieu d’un effet difficile à expliquer ; mais qui paroissent toujours une sorte de magie à ces autres physiciens plus désintéressés, et assez judicieux pour concevoir nettement qu’on n’y conçoit rien.