Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/340

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n’étoit plus alors qu’une sorte de passage de pont pour aller à d’autres sciences.

En un mot, cette auguste mère de toutes les sciences, on l’a indignement rabaissée au vil office de servante : on en a fait une aide de la médecine et des mathématiques ; on l’a abandonnée à la jeunesse sans expérience, afin que ces esprits novices, d’abord pénétrés, et en quelque manière imbibés de cette science, comme d’une première teinture, en fussent mieux disposés pour en recevoir quelqu’autre. Cependant en vain se flatteroit-on de faire dans les sciences en

    restauration des sciences ; pour ne pas paroitre le copier, tout en le plagiant, vous prenez le problème par la queue, et vous élevez autel contre autel : lui, il veut tirer de l’expérience même tous les principes ; et vous, vous prétendes pouvoir tirer l’expérience de vos principes innés ; mais vous le contredirez tant, qu’à la fin vous lui ressemblerez, mon cher ami. Car c’est à peu près ainsi que les chers amis parlent aux grands hommes ; et tels sont ordinairement les présens que leur fait l’amitié, cette orgueilleuse fille de l’égalité.