Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/342

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ture et du méchanisme des corps, des affections de l’âme et des perceptions de l’entendement ; c’était elle seule, dis-je, qui pouvoit ainsi leur donner de la substance, les faire végéter plus vigoureusement, et croître plus rapidement. Il n’est donc nullement étonnant que la véritable science ait cessé de prendre de l’accroissement ; ce n’est plus qu’un arbre séparé de ses racines.

LXXXI.

Veut-on connoître une autre cause du peu de progrès des sciences ? la voici : il est impossible de marcher droit dans la carrière, tant que la borne sera mal posée et la fin mal déterminée. Quelle est donc la vraie borne des sciences et leur véritable fin ? Cette fin est d’enrichir la vie humaine de découvertes réelles ; c’est-à-dire, de nouveaux moyens. Mais le troupeau des gens d’étude pense à toute autre chose : il est tout mercenaire ce sont tous hommes de louage, tous gens occupés à faire leur montre.