Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/422

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diqueront de nouveaux faits ; car la route où l’on marche, guidé par cette méthode, n’est point un terrein uni, une sorte de plaine ; mais un terrein inégal, où l’on va tantôt en montant, tantôt en descendant : on monte des faits aux axiomes, puis on redescend des axiomes à la pratique.

CIII.

Cependant il faut se garder de permettre à l’entendement de sauter, de voler, pour ainsi dire, des faits particuliers aux axiomes qui en sont les plus éloignés, et que j’appellerois généralissimes, tels que sont ceux qu’on nomme ordinairement les principes des arts et de toutes choses ; de les regarder aussitôt comme autant de vérités immuables, et de s’en servir pour établir les axiomes moyens, ce qui seroit en effet très expéditif. Et c’est ce qu’on a fait jusqu’ici, l’entendement n’y étant que trop porté par son impétuosité naturelle, et étant d’ailleurs de longue main accoutumé,