Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/423

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dressé à cela même par les démonstrations syllogistiques. Mais on pourra espérer beaucoup des sciences, lorsque, par la véritable échelle, c’est-à-dire par des degrés continus, sans interruption, sans vuide, on saura monter des faits particuliers aux axiomes du dernier ordre ; de ceux-ci, aux axiomes moyens, lesquels s’élèvent peu à peu les uns au-dessus des autres, pour arriver enfin aux plus généraux de tous. Car les axiomes du dernier ordre ne différent que bien peu de l’expérience toute pure ; mais ces axiomes suprêmes ou généralissimes (je parle ici des seuls que nous ayons), sont purement idéaux ; ce ne sont que de pures abstractions, n’ayant ni réalité, ni solidité. Les vrais axiomes, les axiomes solides et comme vivans, ce sont les axiomes moyens, sur lesquels reposent toutes les espérances et toute la fortune réelle du genre humain. C’est sur ceux-là que s’appuient aussi les axiomes généralissimes et par ce mot, nous n’entendons pas simplement des principes abstraits, mais des principes vrai-