Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/483

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et de telle nature que les fautes à imputer aux hommes, ce sont beaucoup moins les faux jugemens et les méprises, que les négligences et la totale omission des opérations nécessaires ; on ne doit plus s’étonner qu’ils n’aient pu atteindre à un but auquel ils ne tendoient pas, exécuter ce qu’ils n’avoient pas même tenté, fournir une carrière où ils n’étoient point entrés.

Ce que notre entreprise peut avoir de nouveau et d’extraordinaire, ne doit pas non plus étonner. Si un homme, se reposant sur la justesse de son coup d’œil et la sûreté de sa main, se vantoit de pouvoir, sans le secours d’aucun instrument, tracer une ligne plus droite et décrire un cercle plus exact que tout autre ne le pourroit de la même manière, on pourroit dire que son intention seroit de faire comparaison de son adresse avec celle d’autrui. Mais s’il se vantoit seulement de pouvoir, à l’aide d’une règle et d’un compas, tracer cette ligne et ce cercle avec plus d’exac-