Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/484

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titude que tout autre ne le pourroit avec l’œil et la main seuls, alors il se vanteroit bien peu. Or, ces observations que nous ajoutons ici ne regardent pas seulement ces premières tentatives, ces premiers pas que nous faisons nous-mêmes, elles s’appliquent également à ceux qui doivent continuer ce que nous commençons ; car notre méthode d’invention dans les sciences rend tous les esprits presqu’égaux, et laisse bien peu d’avantage à la supériorité de génie. Ainsi, nos découvertes en ce genre (comme nous l’avons souvent dit}, sont plutôt l’effet d’un certain bonheur qu’une preuve de talent ; oui, c’est plutôt un fruit du temps qu’une production du génie ; vu qu’à certains égards il n’y a pas moins de hazard dans les pensées de l’homme, que dans ses œuvres et dans ses actions[1].

  1. En faisant beaucoup de recherches, on est à peu près certain de trouver quelque chose ; mais, avant la découverte, on ne sait pas au juste quelle idée spécifique ou individuelle on rencontrera ; car