Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/191

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chées par les pieds avec des liens de plomb ; car on a observé qu’au bout d’un certain temps, ce métal se renfloit au point de déborder la pierre, et d’y former des saillies semblables à des verrues[1].

    faciliter la combinaison ; lorsque l’or aura eu le temps de digérer complètement ce premier centième, je lui servirai le second ; je lui laisserai le temps de digérer le second, avant de lui servir le troisième ; et ainsi de suite. Pour peu qu’on ait lu attentivement le catéchisme de l’alchymie, on ne doutera point qu’il ne soit très facile de faire, à l’aide de ce procédé, et avec six livres d’argent, pour cinq sous d’or. Voilà du moins un grain de raison allié à un quintal de folie ; et comme cette raison est en très petite quantité, elle sera complètement digérée par les fous.

    N. B. Pour pouvoir convertir l’argent en or, il faut d’abord en avoir : or, c’est ordinairement parce qu’on n’en a pas, qu’on veut faire cette conversion ; mais ce cercle vicieux n’est qu’une très légère difficulté dont on se tire par un emprunt à fonds perdu avec l’intérêt.

  1. Ce plomb joignoit-il encore bien exactement à la pierre par sa surface intérieure ou cette pierre elle-même ne se seroit-elle pas renflée ?